Les 100Kms mionnezans de Royan

Pourquoi faire un 100 km ?   par Didier P.

Parce-que l’année précédente on avait fait la SaintéLyon, plusieurs Marathons aussi depuis la création du club, et quand Jean-Pierre a rejoint le club il nous a parlé de ses 100 km. Tiens pourquoi pas ? Un coup d’Internet, il y en a une douzaine en France, dont un à Royan, chez mes parents !

C’est parti ça sera le prochain objectif, juste trouver quelques volontaires pour m’accompagner, on sera 3 au final.

Un 100 km ça se prépare, pour nous ça a été sur 12 semaines, 5 séances mini par semaine. Au total 800 km, 60 séances, des courtes (5 km du lundi), des longues (33 km), de l’endurance, du fractionné, du footing, du seuil, de la VMA (c’est technique hein !) et du marais, beaucoup de marais, avec ses longues lignes droites. Car j’ai prévenu, pour connaître et avoir reconnu le parcours, il y des lignes droites interminables dans la forêt. On rajoute à ça quelques courses en préparation, dont le trail du Ramequin, où comme Carole on se dit qu’on n’y arrivera pas tellement on a eu mal aux jambes sur 27 malheureux petits km.

26/7 : c’est parti, on remonte de Lyon avec Armand, 25 km, il fait 36°, le ton est donné, on des cinglés.  Pour ce 100 km, j’ai été sage, beaucoup de séances donc, mais pas tant de volume que ça, entre 56 et 99 km par semaine. Ne pas refaire l’erreur de la Sainté où la semaine précédente j’avais fait 130 km et étais arrivé fatigué. Dernière semaine, je suis déjà sur Royan, je me repose, dors beaucoup, 3 petites séances, c’est tout, je refais plusieurs fois la fin du parcours, et je mange … des pates, des lentilles … et des pates !

Je sais que sur la course il faut courir à la vitesse fixée, ne pas la quitter et s’alimenter depuis le 1er des 19 ravitos (un tous les 5 km), c’est ce que je fais.

Je suis Didier  à quelques mètres jusqu’au 30, mais jamais je n’essaie de le rattraper je reste sur mon allure.

 Au 30 il est 8h45, je sais que toute l’équipe de Mionnay pense à nous, ne pas les décevoir. Tous les sms reçus avant, pendant et après la course sont un formidable soutien et un moteur pour les jambes.

42, marque du 1er marathon, je le passe en 4h02 de course. 10,4 de moyenne depuis le début (sans les arrêts). 1er marathon, ça fait bizarre, ça veut dire qu’il y en aura d’autres.

Petit problème gastrique entre le 35 et 55, probablement du à la boisson énergétique proposé, ok j’ai compris ça sera coca, eau gazeuse et bière !

4 arrêts forcés donc qui font perdre du temps et cassent un peu les pattes. Rajoutés à ça 18 ravitos au final et ça fait 55 minutes d’arrêt.

Au 58 toute la famille est là, ma soeur et mes neveux, mon père, Babeth, Laurette, ça fait du bien on s’attarde, on bavarde, et pas forcément envie de repartir, mais il reste tout juste un petit marathon, c’est vite fait !

On rattaque les interminables lignes droites, 34 km de suite ! La vue du phare de la Coubre est un bonheur on sait qu’elles sont finies. Laurette, m’a rejoint et finit

le parcours avec moi en vélo, c’est un gros soutien moral.

On revient sur la Palmyre et les cités balnéaires, on longe l’océan, le cadre est magnifique, je me suis refait la cerise tout va bien, la vitesse moyenne a baissé, mais ça roule, je serai bien en dessous des 12h fixées. J’ai doublé plein de coureurs, dont quelques-uns finiront à la dérive.

Panneau du 98ème, je me dis mince c’est déjà fini, je ne verrai plus ce panneau, car pas forcément envie de refaire un 100 bornes sur le moment.

Au 99, arrêt pour changement de maillot, je remets les couleurs de Mionnay pour l’arrivée !

Arrivée sur le stade, je rentre seul, mon neveu m’accompagne sur le tour de piste, j’entends le speaker parler de moi et de Mionnay, c’est super.

Je passe la ligne, toute la Mionnay team et la famille sont là, on se congratule, voilà c’est fini : centbornard ! En 11h14.

 Grosse séance de kiné et d’osthé après la course et voilà frais comme un gardon, j’ai fait un footing long !! Direction le resto pour fêter ça et refaire la course.

Au menu Bulots et tête de veau ! Tout va bien.

Sensation bizarre, l’entourage est super fier de notre petit exploit. A l’arrivée, le lundi puis le jeudi à la séance, au boulot, sur Facebook, ce sont pleins de bravos.

Une semaine après je ne réalise toujours pas cet enthousiasme à notre égard, qu’est-ce qu’on a fait de spécial ? On est encore sur notre petit nuage pour quelques jours.

Et après ? les projets ? rassurer vous j’en ai plein en magasin !

Pour terminer un projet comme ça ne se fait qu’avec le soutien  et la compréhension de son entourage, Laurette a été ce soutien. Bon maintenant il me faut reprendre une activité normale, mon jardin est en friche, il y a du boulot.

 Ma stratégie de course   par Armand G.

 Passé les 50 km, mon voisin de course me dit, « Allez on accélère!! c’est au 50ème km que la course commence », auquel je lui ai répondu, « Désolé, c’est au 50ème qu’elle s’est terminée pour moi ».

Voila comment je pourrais résumer cette course, un départ trop rapide et une deuxième partie de course très dure.

C’était pourtant mon second 100 km (Millau en 2011), je devais être prévenu mais alors que j’avais prévu de courir entre 130 et 135 au cardio et de passer le marathon en 4h (pour un objectif de 10h), je décidais en cours de course de courir finalement entre 135 et 140 (parce que je me sentais bien!) et passais le marathon en 3h45!

Je ne suis pourtant pas un novice et je le sais qu’il ne faut pas écouter ses sensations en course (surtout sur un 100).

Jusqu’au 50 km donc, aucun problème, je papote avec Nathalie, d’autres coureurs et profite (dès le levé du jour) du très beau parcours : première partie le long de l’océan et ensuite au milieu d’une foret de pins.

Après le 50ème donc, plus rien, j’étais complètement vidé, plus d’énergie, je décidais même d’abandonner mais heureusement, Nathalie était là pour me remotiver.

Je décidais pour terminer d’une stratégie inédite : tous les 1/4 d’heure, je m’arrêtais, prenais 1 sucre et de l’ Isostar, marchais une minute et repartais pour 1/4 d’heure de course avant de m’arrêter à nouveau (je n’avais pas le choix car plus d’énergie), à nouveau sucre et Isostar et c’était reparti, j’ai du bouffer 2 boîtes de sucre!

Didier me rattrape au 83ème km, on en profite pour trinquer au ravito.

les 10 derniers km furent interminables, mais je gardais tout de même une bonne humeur : à un promeneur, je lui ai proposé d’échanger ses tong avec mes basket, à un gamin qui avait un ballon de rugby, d’échanger quelques passes avec moi.

Au 98ème, j’aperçois les projecteurs du stade de l’arrivée. Plus que 2 km, je vais quand même les terminer en courant, que neni, 500m plus loin je calais. Je repris la course au 99 et l’entrée de le stade fut une vrai délivrance.

Didier, Christophe et Babeth étaient là pour nous accueillir à l’arrivée, Didier et Laurette arrivaient 5 minutes plus tard pour des retrouvailles entre mionnezans sur l’aire d’arrivée.

Je garde tout de même un très bon souvenir de cette course (même si j’espérais un meilleur temps) : le parcours était beau, l’ambiance très conviviale.

un week end très sympa durant lequel les parents de Didier P nous ont gentiment accueilli chez eux.

Prochain objectif : REPOS

  Objectif: devenir « cent bornard » par Didier M

 100km….mon dernier objectif pour 2013! Je me sens physiquement prêt à affronter ce « défi » proposé par l’autre Didier l’année passée. Et la confiance est là: mes 2 premiers objectifs 2013 ont été atteints sur semi et Marathon au printemps.

 Bon…un peu d’appréhension quand même….car, après le 70ème, je serai en Terre Inconnue!!

 6h du matin: après la photo du trio mionnezan , départ du stade de Royan pour les 157 concurrents et leurs éventuels accompagnateurs à vélo, à rejoindre au 5ème km. Mon frère Christophe pédalera à côté de moi. C’est parti…objectif FINIR et, si tout va bien, en 10H.

 Dans l’euphorie, j’ai oublié de mettre en route le GPS prêté par Carole….il fait nuit….je n’y vois rien sur l’écran….tant pis, je vais courir au feeling…dans ma tête, merci quand même Carole! Didier me servira de régulateur d’allure durant les 1ers kilos le long de la plage; Armand est parti devant. Le bruit des vagues agitées par le vent, la douceur de la température, les 1ers encouragements des spectateurs, que du plaisir!!!!

 Le jour se lève vers le 20ème km, un léger grain laissera la place 1h30 plus tard à un soleil trop intense à mon goût. Je m’aperçois que je suis parti trop vite: malgré une stratégie d’arrêt à chaque ravito ( tous les 5km ), j’ai 6 à 8mn d’avance sur mon plan de marche des 10H.

35ème: chaleur + bitume = 1er passage difficile. Ca fait du bien de voir nos supportrices tout au long du parcours: merci Babeth et Laurette! Je demande à mon frère d’activer le GPS pour réguler mon allure à 10 / 10,5km/h maxi. Je me dis que c’est probablement trop tard…

Quand je passe au 40ème, les filles m’annoncent qu’ Armand et Nathalie ( Nathalie fera comme Christophe la totalité du parcours ) passent au Marathon.

Vers le 48ème, j’applaudis le futur vainqueur qui a déjà fait son demi tour; puis je vois un gars allongé au bord de la piste cyclable: les pompiers viennent d’être appelés.

50ème, plus que la moitié à faire: le moral est là, le physique tient, même si ça se durcit. Je reste concentré sur mon effort, et sur ma petite organisation ( alternance dans les ravitos solides et liquides, coup d’oeil sur le chrono tous les 5 km, petits mots à mon frère): je suis encore en avance pour les 10H.

58ème, demi tour: Yes! Plus qu’ un Marathon! L’avance d’Armand s’est réduite: nous venons de nous croiser…encouragements mutuels….il est à 5′ devant environ.

60ème: coup de bambou. Je n’avance plus. je viens de croiser et encourager Didier. Chaque kilomètre me semble interminable ( 1km, c’est 1000, 2000 ou 3000m????? ). Je n’arrive même pas à mâcher un morceau de gruyère. Le moral faiblit un peu aussi: dans cette forêt de pins que nous traversons depuis 2H, on voit de – en – de coureurs, et les spectateurs se comptent sur les doigts d’une main. Pour me changer les idées, je demande à Christophe s’il ne s’emm…pas un peu sur son vélo: il sourit et me répond qu’il compte les sapins!!!! Je résiste en me disant que j’opterai probablement pour un massage au 65ème. J’y arrive enfin, je suis inquiet car je ne vois pas les kinés….ouf les voilà! Je choisis définitivement le massage par priorité à l’objectif de 10H. A côté de moi, un gars est en larmes: il ne peut pas repartir. Arrive tout sourire celle qui finira 3ème au scratch des féminines.

Je repars, les forces sont revenues, et Christophe de me susurrer à plusieurs reprises  » un chouilla trop vite ».

Plus que 30km!!!! Babeth vient à notre rencontre en vélo et nous annonce que le ravito des 75 est proche. Un virage….deux virages….un 3ème…proche, ah bon….en vélo peut être mais dans mon état de fatigue…. Je l’aperçois au moment ou Armand en repart. Ce qui me donne un nouvel objectif: en effet, je pense que c’est définitivement cuit pour 10H.

Le soleil s’est caché, ça me va bien. Armand en ligne de mire. Je me rapproche petit à petit au fil des kilomètres qui nous ramènent de La Palmyre vers Royan.

83ème: j’ai rejoint Armand au ravito. Une bière entre amis ( sans alcool bien sur ) et je repars, seul. Dans ma tête  » plus que 17km, je fais ça plusieurs fois par semaine, ça commence à sentir l’écurie!!! « . Suivent 2km de côtes, courtes, mais très sèches. C’est + compliqué qu’à l’aller: je décide de les « gravir » ( mieux adapté que monter…après tant d’efforts)  en marchant car maintenant mon objectif est de gagner quelques places au général: je compte sur mon finish dans les 5 derniers.

85ème, un gars se plaint de ne plus pouvoir avancer; c’est son 8ème 100 bornes… »je n’ai plus de gaz » dit il avant d’en lâcher un retentissant! Ca nous donne l’occasion de nous décrisper un peu à tous les 2. « Eh ben tu vois ça revient!! Allez plus que 15!! »

Durant les 10km suivants, c’est le yoyo avec 2 concurrents, contre le vent car nous sommes de nouveau le long de la côte. Mon attention se porte furtivement sur des surfeurs, puis sur les vacanciers sur la plage, puis sur les familles qui font leur ballade digestive. Je prends soin de remercier tous ceux qui nous encouragent. Le gars en bleu se détache petit à petit, et au fur et à mesure des conches, je ne le vois plus. L’autre reste à ma portée. Il choisira de ne pas faire de pause au 95ème ou je revets le te shirt orange!!

96ème: je suis revenu à 50m derrière lui, son collègue se retourne plusieurs fois…je me dis qu’ il est cuit. 97ème, je le dépasse.

Plus que 3km! J’accélère…enfin dans ma tête car Christophe me dira à l’arrivée que j’ ai simplement maintenu l’allure….

98km…le port…le centre ville…. »Bravo…merci »…je vois l’éclairage du stade….

99km….l’ homme en bleu….il marche! je le double à 200m du stade

Entrée sur le stade pour un mini tour de piste. J’accélère ( …??), j’entends Mionnay dans les hauts parleurs…dernier virage…je sprinte ( surement à 11,5 / 12km/h en fait …. )… ca y est, je lève les bras, je suis cent bornard!!

GROS bisou à Babeth, puis Christophe me rejoint pour la photo.

A ce moment là, l’ Homme que je suis avant tout est heureux! le Sportif aussi bien sur! qui se réjouit de cette victoire sur soi, d’une saison bien gérée et…identifie déjà les moyens d’améliorer ses prochaines perfs.

HEUREUX encore quelques minutes plus tard le membre d’un trio méritant de finishers, qui accueille ses copains à l’arrivée.

Oui Babeth, tu veux ajouter quelquechose? Oui!  » T’ as bien fait d’avoir pensé à citer celle que a subi les heures d’entrainement, les courses de préparation, les déplacements juste pour courir, etc…la journée à te suivre. Bravo mon chéri mais maintenant, pause!! »

Bon OK….je prends quand même le temps de vous remercier vous, coureurs de l’ASCM, qui nous avez adressé, à nous 3, vos encouragements et/ou vos félicitations.

Une petite citation pour celles et ceux qui ont envisagent d’aller plus loin, plus vite, plus longtemps:  « On commence par dire: cela est impossible pour se dispenser de le tenter, et cela devient impossible, en effet, parce qu’on ne le tente pas »  Charles Fourier.

Merci! Et à très vite….

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