La course du pont de Millau, ma course coup de cœur.

Tout commence en voiture sur l’autoroute il y a 2 ans, à la radio un reportage sur la course Eiffage du pont de Millau qui a lieu le jour même, damned je n’étais pas au courant ! Ce n’était que la 2ème  fois qu’elle avait lieu, pas sûr qu’il y en ait d’autres en plus. Mais le reportage se termine sur une interview du patron du groupe Eiffage, qui a couru la course et qui n’est pas contre une nouvelle édition.

Un an plus tard, mai 2013, je surfe sur Internet, je tape « course viaduc Millau » et bingo la course aura bien lieu en 2014 et les inscriptions ouvrent … le lendemain, soit un an avant la course (durée de validité d’un certificat médical quoi). Je m’inscris, la moitié des 15000 places partent dès les premiers jours, au final ce seront 15400 inscrits qui seront comptabilisés. Agnès et Chantal de Neyron seront les 2 autres inscrites du team ASCM.

Pourquoi faire cette course ? Plusieurs raisons pour moi. D’abord je suis moitié aveyronnais, c’est un bon début. Et puis le pont on l’a vu construire en famille et on en a suivi toutes les étapes. Le jour de l’inauguration tombait également le jour des 10 ans d’une de mes filles. Et pour finir c’est une course très originale, et ça c’est aussi un critère, faire quelque chose qui sorte de l’ordinaire. L’autoroute A75 est entièrement coupée pour l’occasion car nous emprunterons le pont et ses 2,5 km dans les 2 sens, un luxe dont il faut savoir profiter.

Alors nous voilà partis Laurette et moi à l’assaut du pont. 034En arrivant par le sud de Millau le Puncho d’Agast qui m’avait posé quelques soucis en automne dernier lors du marathon des Causses (vertige) semble me narguer, alors tu remets ça et plus haut ? Oui je courrai sur le pont et là pas de risque de vertige on ne voit rien de la vallée quand on est dessus. Retrait des dossards samedi soir, c’est un peu le bazar en ville, la majorité des coureurs a choisi le samedi soir pour récupérer son numéro et en plus c’est le marché ! On est garés à près de 2km de la salle, ça commence bien ! L’ambiance est néanmoins sympa et détendue et nous permet ainsi de reconnaitre le lieu d’arrivée qui sera au même endroit.

Direction l’hôtel, Millau n’a pas la capacité d’accueillir 15000 concurrents et leurs familles. Malgré les hôtels, campings et chambres d’hôtes nombreuses, beaucoup sont logés loin, c’est notre cas. Nous dormirons à Meyrueis en Lozère. Ce village est à 40 km mais il nous faut suivre les gorges du Tarn et celles de la Jonte pour nous y rendre, le tout par une petite route vertigineuse. Le cadre est magnifique avec le soleil qui éclaire les parois. Ce Village touristique vit en fait au rythme de la course que ce soit à l’hôtel où il n’y a que des Rhône-alpins ou dans les restaurants ça ne parle que de « la » course, à la grande surprise des locaux qui pour certains n’étaient pas au courant de l’événement. Repas spécial coureurs au restaurant, en fait pour Laurette qui ne courra pas mais fera l’assistance indispensable, j’opte pour ma part pour une spécialité locale Aligot et saucisse de Toulouse. sms de Chantal et Agnès, elles ont dîné avec  jambon pâtes, accompagné néanmoins par un petit rosé.

Dimanche matin, levés à 5h15, à 6h00 le déjeuner est avalé et nous voilà déjà partis vers Millau, surtout éviter l’encombrement de la route de montagne et se trouver une place de parking pas trop loin de l’arrivée et dans le bon sens pour repartir. 7h00 on se gare, vue sur le Causse noir qui m’est familière, en fait on est juste devant l’hôtel où nous étions pour les Templiers en automne, heureuse coïncidence. Dernier tour vers l’arrivée, et bien entendu aux toilettes, et nous voilà prêts à rejoindre la ligne de départ à quelques hectomètres.

027Il fait frais, 5 degrés, on reste couverts. Déjà beaucoup de coureurs sont là et les sas se remplissent petit à petit, je rejoins le mien à 8h. C’est le 1er sas, il me permettra de partir quelque 40s après le top, tandis que les derniers partiront plus de 30 minutes après. Devant moi les élites et les 965 employés d’Eiffage, PDG compris, avec leur tee-shirt rouge. Agnès et Chantal sont dans le 2ème sas, après les pompiers. Laurette qui fait des photos ne réussit pas à les voir. Le départ est à 9 h, ça passe vite finalement, on papote entre coureurs, je passe comme d’hab. un temps infini à accrocher mon dossard et à refaire mes lacets. Je m’alimente un peu et je bois quelques gorgées car je partirai léger,  sans ravito, sauf l’appareil photo à la main. Dominique Chauvelier accompagne le speaker pour les encouragements et le départ est donné en musique.

017C’est parti pour un peu moins de 24kms, une seule et même distance pour tous les concurrents. L’allure du 1er kilomètre est très faible, juste 10 à l’heure, il faut laisser le flot accélérer dans les rues étroites et zigzaguer entre les coureurs en rouge souvent à plusieurs de front en faisant attention aux trottoirs et ilots directionnels, j’adore ça et je m’éclate. On sort de la ville, ça court à bonne allure maintenant, tous les coureurs de mon sas sont en moins de 1h45 au semi, on est tous dans le même rythme à 13, ça avance bien, de toute façon je ne suis pas venu pour un chrono mais pour prendre des photos et profiter de cet événement. Le viaduc se rapproche, il est gigantesque et se détache sur le ciel complètement bleu, bien éclairé par un soleil radieux qui commence à bien chauffer  l’atmosphère. Le pont se rapprochant  il semble devenir aussi de plus en plus haut ! Il nous toise à quelque 260 mètres au dessus de nous. Au km 5 on emprunte la route de service qui mène à l’aire d’autoroute, c’est parti pour 2km5 de grimpette à 12,5 %, ça court encore à 9, très peu de coureurs marchent, j’en profite pour prendre les premières photos, et nous regagnons le 1er ravito. Il est simple et suffisant, des gels et de l’eau, je m’hydrate correctement. Nous quittons l’aire et la bretelle qui mène à l’autoroute nous permet de découvrir enfin le pont, il est là, devant, immense, majestueux.

Quand nous atteignons son entrée les coureurs de tête en sortent, bon ça va ils n’ont que 5 kms d’avance ! Il y a ensuite un bon trou d’1 km avant le début du gros du peloton. Photos toujours lors de la montée, car en fait il n’est pas plat le viaduc et accuse une pente de 3,5%, ça se sent, on court à 11. Je sais qu’il y a 7 piles sur le pont, mais j’en découvre toujours une, j’ai l’impressions qu’ils en ont rajouté, mais c’est  vrai que 2,5 km c’est long. il fait maintenant bien chaud, on sent le goudron et même en haut du pont pas un brin de vent, ça sera dur pour les dernières vagues de coureurs  et certains néophytes. Au 1/2 tour dernière séance photo et on redescend. Ce coup-ci, fini les photos je vais profiter pleinement du viaduc, je suis aussi venu pour cet instant.

Pile au  millieu du pont j’entends un « Didier », un gars se retourne devant moi et fait coucou à Agnès, désolé c’était pour moi, on s’appelle pareil. 10s après c’est Chantal et son T-shirt du LUT qui m’interpelle, désolé c’est encore pour moi. Quelques instants plus tard un nouveau « Didier ! » ce coup-ci … c’était pas pour moi. A la sortie du pont je croise l’interminable cohorte des coureurs qui entrent sur le pont, ce coup-ci ce sont eux qui sont 5kms derrière. Mais il y en a encore, beaucoup et beaucoup  plus loin que nous apercevons encore dans les S de la montée alors que l’on quitte nous le 2ème ravito. Je ne néglige pas les pâtes d’amande et abricot secs ni la bouteille d’eau.

Longue montée casse pattes et c’est le début de la longue descente sur Millau, c’est un chemin trialisant, poussiéreux, ça déroule, mais attention aux quadri, ils vont être douloureux demain. La vitesse moyenne qui était de 11 au sommet du pont augmente à nouveau. Quelques petites côtes où se pressent les spectateurs cassent le rythme.

Arrivée en ville, certains habitants ont sorti les tuyaux d’arrosage, c’est une bonne initiative, il n’est que 11h et il fait déjà 25 degrés et cet arrosage est le bienvenu. Une fille de Lyon a reconnu le maillot de Mionnay, c’est toujours agréable, on papote un peu. La foule est massée dans le dernier kilomètre et les encouragements sont continus c’est très sympa. ScreenShot975Entrée dans le parc de la victoire où les jumeaux kenyans Ogari ont terminé eux en 1h17. Pour ma part c’est en 2h04 à un peu moins de 11,7,  arrêts photos compris. Je termine 1706ème avec le dossard … 1706, le prochain coup j’essaierai d’ avoir un numéro plus petit ! Dernier ravito qui est bienvenu, du sucré et du salé et on me remet le fameux T-shirt de la course avec son orange pétant ainsi qu’une très belle médaille gravée qui fait plus de 100g ! Retour à la voiture direction Mionnay, c’est à nouveau le bazar en ville, pas encore à cause des coureurs qui commencent juste à partir, mais plus à cause de la circulation qui a été déviée à cause de la fermeture de l’autoroute par le centre de Millau, comme au bon vieux temps. A 16h00 nous sommes à Mionnay, un petit tour à la farfouille, je rencontre Géraldine et Fabrice qui a fait le trail du challenge Beaujolais, il ne comprend pas qu’on puisse s’arrêter pour prendre des photos pendant une course. Je sais c’est comme ça ! Comme d’hab. la team de Mionnay a envoyé des sms d’encouragement, merci à tous, et lundi au  décrassage, avec Armand et Carole on prend RDV pour Millau, à nouveau, mais en 2015 et pour Ales 100 kms cette fois.

Didier P

Vidéo course

Une réflexion sur « La course du pont de Millau, ma course coup de cœur. »

  1. J’avais entendu parler de cette course quelques jours avant l’édition de 2012. Je m’étais dit que cela devait être sympa à faire. Malheureusement, c’était largement trop tard pour les inscriptions et de toute façon, je n’avais pas la condition physique pour le faire, car je n’avais pas l’habitude de courir. Le mois suivant, j’ai appris la décision d’organiser de nouveau cette course en 2014. Je me suis dit : ça va me laisser 2 ans pour me préparer : ça devrait le faire. Au début des années 2000, j’ai fait un peu de course à pied, mais j’avais arrêté à cause d’une douleur à un genou. J’ai donc repris tout en douceur en augmentant peu à peu la distance.
    Je suis vraiment content d’avoir particpé à une telle course. Concernant le fait de prendre des photos dans une course, pour moi, c’était évident que j’allais le faire pour cette course. La majorité a été prise en courant ; je me suis arrêté juste une fois pour prendre la pose.
    D’ailleurs, si vous avez des photos, je serai intéressé pour les voir quand elles seront disponibles.

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