Vincent, qui s’est particulièrement bien échauffé la dernière semaine (j’ai oublié de lui dire avant que c’était l’option ‘préparation physique ‘ qu’il fallait cocher, et non ‘préparation liquide’)
A peine passé la fouille, oh surprise je tombe sur des cousins qui font le semi comme moi ! Avec 17000 participants, je pense que chacun aura pu trouver son ‘visiteur surprise’, mais bon ça m’a fait plaisir de les voir.
Ça ne s’invente pas, le groupe de hard rock étale une nappe et déballe les rillettes devant la 2CV Cochonou !!
J’hésite puis je craque pour le bob Cochonou, le gars avec son caba n’en a plus mais il a des échantillons de saucisson – au Tour de France, j’ai eu tous les bobs de la planète mais pas les échantillons de Cochonou, gross frustration, donc ma journée s’illumine et je me dis que les dieux veillent sur moi !
Nous rejoignons la ligne de départ – j’ai obtenu le sas préférentiel, mais comme Vincent ne l’a pas, on reste ensemble, mais plutôt bien placés. Il nous faudra moins de 30’’ pour passer l’arche de départ, on ne va pas se plaindre.
Ça part fort, à peine après la ligne droite de départ, on attaque une côte jusqu’à la mairie de Gleizé. Je savais que le parcours montait surtout dans la 1ere moitié, mais là on démarre plutôt musclé.
Bien couvert au départ, le temps se réchauffe et je quitte progressivement le chèche, les gants et le serre tête (aller plus loin n’aurait pas eu d’intérêt, voire aurait été dangereux, vu qu’il y avait essentiellement des hommes autour de moi….).
Cela dit, je me sens bien, les jambes et le cœur sont au diapason. Je fais plusieurs allers retours pour reprendre Vincent, un peu plus en peine, on a dit qu’on partait ensemble et qu’on restait ensemble, dont acte. Plusieurs fois, je m’amuse à faire quelques mètres en marche arrière pour l’attendre, et je croise les regards (cocher la bonne case) (x) amusés (x) incrédules (x) dégoutés (du style : c’est quoi ce frimeur ?) (x) tout cela à la fois.
Le parcours quitte l’agglomération, pour s’envoler doucement dans les vignes. Les ravitaillements se multiplient, en eau et liquide rouge ‘spécialité régionale’. Je suis impressionné par le nombre de buvettes beaujolaises : 14 au total, une tous les 1,5 km !!
Moi qui n’aime pas le beaujolais, je suis servi… je me prends à rêver d’un équivalent où on traverserait des villages remplis de microbrasseries….
Le temps s’écoule doucement, les villages et les vignes s’égrènent, et tout au long du parcours, ce ne sont qu’encouragements (je n’ai jamais ’checké’ autant de mains d’enfants que sur cette course), ambiance festive, musique (fanfares et orchestres divers égaient le parcours). D’ailleurs, dans la descente finale, j’esquisse un pas de danse devant un des derniers orchestres, et ressent une petite douleur, ouh là on va se calmer, danse et course à pied en descente ne sont pas compatibles, et j’évite de justesse le claquage le plus idiot de la manifestation !
Je surveille le chrono car l’objectif est de rentrer à temps pour voir partir les sardines sur 13kms (donc à 13h55 max, le temps de remonter jusqu’au départ du 13kms), mais le temps s’écoule doucement, et vers le 16e km je signale à Vincent que comme qui dirait, ‘je ne suis pas de là’, car je crains qu’on n’arrive trop juste. Je lui fausse compagnie et me lâche, ça tombe bien, ce n’est plus que de la descente.
Juste avant d’arriver Rue Nat’, je vois ce qui me semble être un stand de charolais, miam, zut trop tard raté, je ne vais pas faire marche arrière si près du but.
Malgré mes efforts sur le final, je rate les sardines, noyées dans un océan de coureurs. Après coup j’apprendrai qu’ils n’ont quasiment rien bu, tous les stands étaient vides ou presque ? C’est pas moi, je vous jure, voire plus haut !
En voyant mon classement, plutôt bon (environ 1000e sur 5500, et environ 20% dans ma catégorie), j’ai compris qui avait bu la part des sardines : tous ceux derrière moi ! Et puis bon, on va relativiser, Marion ne m’a mis que 18 minutes….
Fabrice