L’Ardéchois 57km ou comment un ange m’a donné des ailes.

Nous avions décidé de nous faire une balade ardéchoise de 57 km avec 2400 de D+ fin avril avec Patrice et Jean Pierre. Cette course, je la connais bien maintenant pour l’avoir faite en version 36km sous la pluie et le vent, 57 km sous la pluie, le vent et la neige, 98 km sous le beau temps.

J’ai en tête toutes les difficultés du parcours. Le Trail n’étant pas vraiment ma spécialité, je sais que je vais en baver mais cette fois ci, j’ai quelque chose en plus que les autres années : un ANGE à mes côtés.

Dimanche 30 avril  08h00 :

Le but : arriver  avant le déluge qui est prévu à partir de 16h00.  Nous avions prévu une course entre 08 et 09 heures donc une arrivée entre 16h00 et 17h00 sera parfaite.

Il n’y a plus qu’à….

Notre ange  est là, aujourd’hui, avec nous  en Ardèche. Sa photo sur mon portable. Telle une droguée, je prends ma dose de courage, de dopant en regardant son sourire, son regard. Patrice fait de même.

Pour toi et avec toi cette course.

GO, c’est partie pour 08h de course ou plus si affinité.

Les premiers km vont se faire, sans trop de pb. Nous courons presque ensemble tous les 3, tout en faisant notre propre course. Au 18eme, nous rejoignons J-Pierre qui est tombé et qui s’est fait mal au genou. Nous arrivons  1er ravito : km 23.  Il fait encore beau.

Mon ange,  les difficultés n’en sont pas. Je monte, je descends, je cours, je marche. Tu me fais avancer.

Nous repartons. Avalons les KM à 3  jusqu’au moment où Jean Pierre  nous dit qu’il  abandonne car  il a une bosse  sur le genou qui grossit a vue d’œil (elle a la taille d’un œuf à présent) . Il ne veut pas prendre le risque de s’abimer encore plus. Il s’arrêtera au km 36. Dommage.  Nous sommes déçus pour lui. La belle aventure devait se faire  a  4 (avec toi mon ange). Patrice me demande de repartir sans lui à ce même ravito. Il a chaud, veut changer de tenue, et se masser les cuisses qui commencent à être dures. Il me demande d’aller chercher le 08h00.  OK, j’y vais. J’espère qu’il va tenir. Etant mauvaise dans les côtes et sachant ce qu’il reste, il va pouvoir me rattraper s’il repart vite.

Je repars, je ne suis pas seule, tu es là avec moi.  J’avance toujours et encore. Je croise un coureur avec une tenue  qui m’amuse. Il me fait penser à Etienne qui avait mis  le short d’Isa lors d’une séance de fractionné.  Petit short bien  court et bien moulant. Par contre, si Etienne avait belle allure dedans, mon coureur, lui, a une dégaine !!!!  Bedaine  moulée dans un teeshirt marron crotte. Oh mon dieu… Il n’a pas dû se voir ce matin…. Ce n’est pas possible sinon il ne serait pas sorti comme cela.

Arrive le km 40 et la longue côte qui m’emmène vers les ruines, les genêts.  Là, c’est dur.  Patrice ne m’a toujours pas rattrapé,  je suis inquiète. Et je commence à fatiguer en côte.

Zut…. Il va falloir que je  traine mon lourd fessier tout là-haut….. Je n’avance pas et une féminine me double alors que je n’en avais pas vu jusqu’à présent. De l’aide  mon ange, de l’aide….

Monter tout la haut c’est  me rapprocher du ciel donc me rapprocher de toi.  C’est ça. J’avance, j’avance dans le froid, la pluie, les bourrasques de vent.

C’est fait.  Plus que 7 km et j’arrive. Je peux accrocher les 08h00. Je cours dans la descente tout en assurant le pas. Arrive une portion plate. Je cours toujours et j’arrive à rattraper la féminine qui m’avait dépassé en côte. Je cours, je cours, je vole vers cette arrivée. J’entends le speaker au loin.  Je double, je cours, je vole.

En arrivant au village, je vois Jean Pierre qui m’encourage et puis je passe enfin cette ligne  à 16h03.

Heureuse d’avoir pu finir  sans casse,  et en prenant du plaisir à courir ces 57km avec toi dans ma tête.  Patrice arrive 1/2h après. C’est super. Je suis heureuse pour lui.

Merci à toi, mon ange de m’avoir donné des ailes, du courage, du mental  dans les moments compliqués.  Je te rends  à  Mionnay  pour que tu puisses à nouveau  faire du bien. Donner de ton courage, ta force,  comme toi seule c’est le faire.

A toi, pour toi, Sylvie.

Carole  C

4 réflexions sur « L’Ardéchois 57km ou comment un ange m’a donné des ailes. »

  1. Sylvie, nous sommes plus forts de t’avoir aimée…

  2. Merci beaucoup pour votre témoignage
    et votre pensée pour notre Sylvie.
    Elle aurait tant aimé être à vos cotés pour courir!

    Les parents de Sylvie

  3. wahou .. Beau témoignage qui me donne la niaque pour finir mes courses plus ou moins longues .. Pendant mes petits trails je pense à mon fils attend d’une maladie qui ne lui permet pas de courir, mais qui compense par la musique sa passion et à mon chéri passionné de course à pied.. Nombreux podiums qui après un cancer et deux prothèses de hanche réapprend autrement à courir !
    Je penserai aussi à Sylvie à ma prochaine course .. tous vous me donnez l’énergie et le bonheur de pouvoir courir: Merci !

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