LES 5 des 100 km de MILLAU

Millau, petite sous-préfecture de province comme on dit, coincée entre causses et gorges du Tarn, mais haut lieu de la course à pied.

3 courses mythiques y sont organisées : le festival des Templiers avec son trail ultra de 72km et son marathon des causses en trail également ; la course Eiffage du pont de Millau qui offre la possibilité de faire l’aller-retour sur le viaduc et donc le fameux 100 km, plus vieille course française sur la distance qui fêtait cette année sa 45ème édition.

Ces 100 km on avait prévu de les faire l’an passé mais de multiples blessures nous avaient obligé à surseoir au projet. C’est donc plus déterminés que jamais que nous nous présentions à cette édition 2016. Mais avant de nous attaquer à la distance une « petite » préparation était nécessaire. Sur 12 semaines, dès le lendemain de la Galop’Ain, nous avons donc enchainé les entrainements. Du court, du long, du très long, de la chaleur, de la côte et du goudron, en essayant de courir ensemble la team Mionnay dès que c’était possible. Personnellement 5 sorties, environ 55 km et une centaine de kilomètres de vélo en moyenne par semaine. Mais au final moins intensif que la préparation des 100 km de Royan il y a 3 ans.

Dernier footing la veille au soir, histoire d’aller au village départ/arrivée. Armand qui a toujours un point à la cuisse n’est pas sûr de courir le lendemain.

Les 100 km donc c’est 1600 partants et environ 400 sur le parcours du marathon qui se court conjointement.

Ambiance très sympathique, bon enfant, à taille humaine, un  gymnase, les tentes médicales, une tente pour des produits régionaux (que nous prévoyons déjà de faire goûter le lundi à la séance) une buvette et … c’est tout ! A peine plus grand que la Galop’Ain ! Le tout installé dans le parc de la Victoire, bon présage. Sans oublier tous les bénévoles aux petits soins pour nous, ah ces Aveyronnais, ils sont vraiment au top, mais je ne suis pas objectif !

Nous rejoignons le départ en traversant une partie du centre-ville en suivant la fanfare et sous les encouragements du public, sympa ! Je croise un maillot de la Valbonne, et on parle des 24h bien sûr, un petit bonjour à un coureur de Saint-André avec son maillot rouge.

Et nous voilà partis, routes fermées, le pied.  Dès les premiers hectomètres des dizaines de gars s’arrêtent pour le pipi traditionnel en bord de route, moi y compris. Bon du coup j’ai perdu un peu de vue la team, Carole et Armand sont devant, Nathalie pas loin, Jean-Charles juste derrière. Je rejoins Nathalie, nous décidons de zapper le 1er ravito, on a ce qu’il faut de toute façon. Je me force à boire par petites gorgées à chaque kilomètre. Au 7ème km nous retrouvons les vélos accompagnateurs, on ne voit pas Bruno, il est déjà parti. Vers le 20ème nous sommes avec le meneur d’allure 11h. Nous le doublons. Demi-tour et nous redescendons le  Tarn, mais à l’ombre d’une falaise ce coup-ci ce qui nous fait le plus grand bien. Car il fait chaud et venteux. On sent la chaleur du goudron et les pieds gonflent. Au 25ème petite douleur à un orteil, je me déchausse et une ampoule est en train de se former, la tuile. Pourtant j’y ai fait attention à mes petons, je les ai préparés, dorlotés, chouchoutés, pendant des jours. Les chaussettes et chaussures je les connais, alors est-ce la chaleur ? Toujours est-il que quelques km plus loin je suis obligé de m’arrêter à nouveau, Nathalie me met un pansement et du coup je peux repartir. Mais on a perdu énormément de temps et on a vu passer plusieurs meneurs d’allure … la journée va être longue.

Longue elle le sera moins pour Armand que nous retrouvons au ravito du 30, sa cuisse lui fait mal et il nous double quelques km plus loin … dans la voiture balais.

Nous rejoignons Millau en passant devant le parcours, puncho d’Agast, et arrivée des Templiers, sacré souvenir.

Entrée en ville, ça circule pas mal, on se faufile entre les voitures, c’est surréaliste. L’assistance nous attend, Laurette avec un spray pour les pieds et Catherine qui nous renseigne sur le passage des autres compères. Changement de tee-shirt, quelques photos.

Petit passage par la tente secouriste pour remettre un pansement, petit massage pour nous deux que nous sommes obligés de faire interrompre : « euh en fait on n’a pas fini, on repart là ! » oups désolé !

Et c’est donc reparti pour la dernière boucle de 58 km, avec ses gros dénivelés. Pas d’accompagnants pour nous, donc on se soutient moralement, en fait c’est Nathalie qui subit mon orteil et mes petits états d’âmes ; mais bon comme on a de la musique tous les deux elle ne doit pas tout entendre … heureusement.

Le pont de Millau … il se dresse majestueusement devant nous, on en profite, on l’admire, on prend des photos, un petit peu de tourisme, mais ça grimpe sérieusement, tous les coureurs marchent, les vélos sont pied à terre.

Ensuite c’est la longue descente vers Saint-Georges-de-Luzençon, au moins on court, mais elle fait mal et on éprouve le besoin de se masser et de bien ravitailler avant de repartir, on prend notre temps.

Direction Saint-Rome-de-Cernon, par un long faux-plat, nous doublons Germinal meneur d’allure du 12h30, qui en profite pour faire la bise à une mémé assise au bord de la route et qui regarde passer la course, sympas ces Aveyronnais (quoi je l’ai déjà dit ?) Nous croisons le vainqueur qui est déjà sur le retour, pff nous il nous reste encore un gros morceau, mais bon ça on le savait.

Saint-Rome, alors là il faut ravitailler, la montée de Tiergues et ses « S » nous attend, ça va être dur. Une petite bière (!) et c’est reparti. Dans la montée nous croisons la 1ère féminine et de plus en plus de coureurs, il faut faire abstraction de ça. Ravito avant la longue descente sur Saint-Affrique, nous croisons Bruno, il attend Carole, il a pris des couleurs je trouve. Nous prenons une soupe qui nous fait le plus grand bien et du sel !

Dans la descente, nous croisons Carole, elle a une belle avance et c’est elle qui nous encourage. Nous courons et doublons pas mal de coureurs, mais elle est longue cette descente, ça veut dire que la remontée sera … je ne préfère pas savoir.

Saint-Affrique, on prend le temps de se poser, on récupère nos sacs, on se change, vêtements longs, les frontales, encore des massages et ravitaillement, le meneur d’allure 14h est là ! Ce n’est pas possible ! Je lui demande, « si je suis pile dans les temps » !

Du coup on repart, le soleil se couche, dernière photo et on regrimpe. La montée est assez douce, mais longue, on court donc quelques portions. Je rencontre un collègue que je pensais bien trouver, c’est un local et il en est à son 27ème Millau !

Ravitaillement en haut de la côte je le zappe, et je redescends, Nathalie ravitaille et me rattrape un peu plus loin. Retour à Saint-Rome on croise encore des coureurs dans l’autre sens !! ils ne sont pas arrivés !

Long faux plat vers Saint-Georges, il fait chaud malgré la nuit et aussi parfois très frais car le Cernon est en contre-bas. La nuit est bien noire, le ciel piqué d’étoiles, c’est magnifique.

Un ravitaillement en eau qui ne passe pas, un haut le cœur, c’est la première fois ça ! Allez une dernière côte et ça va le faire, Carole est peut-être déjà arrivée ? On n’a pas croisé Jean-Charles, ou on ne l’a pas vu.

La montée vers le viaduc est longue et très pentue, jamais on ne la court, mais on marche d’un bon pas, 6km/h, ça avance quand même.

Le pont est là, éclairé, majestueux encore, il ne reste plus qu’à redescendre, 7 km et ça sera la délivrance et le plaisir de passer cette fameuse ligne d’arrivée en finisher.

Entrée dans le parc de la victoire, dernière longue ligne droite et arrivée dans le gymnase, main dans la main, on est finisher. Notre fan club est là qui nous attend et Carole arrivée depuis 2 heures. On attend Jean-Charles, mais je ne vais pas le voir arriver, une petite hypoglycémie, une « garvite » et zou direct dans la tente médicale ! Ah au fait ne buvez pas de coca derrière un coup de pompe ça fait l’effet inverse recherché, il parait aussi que Laurette m’a mis des baffes !!

Millau édition 2016, c’est fait, 3 nouveaux « cent-bornards » dont 2 féminines, bravo. Et puis Millau ne serait pas Millau si on ne terminait pas comme il se doit par une petite spécialité locale dont on a rêvé pendant 12 semaines, fini les pâtes et le jus de betterave, place à l’aligot saucisse !!

Merci à tous les supporters de Mionnay qui nous ont encouragé par leur mail ou sms, suivi par internet, pas facile de répondre pendant la course, mais ça nous a fait un bien fou et ça a été un sacré moteur.  Et merci à Nathalie de m’avoir supporté pendant tout ce temps !!

Didier

Après avoir couru la Saintélyon en fin d’année 2015 avec une grande satisfaction, le déclic Millau a surgi dans ma tête. Il faut dire que j’ai été bien poussée par Carole, Didier et Armand qui eux avaient programmé Millau de toute façon pour 2016.

Les 100 Km de Millau, je connaissais déjà pour les avoir faits en 2011 avec Armand, oui mais à vélo !! Je connaissais le parcours, les montées, les descentes, les paysages. Je savais que ce serait dur mais j’avais envie de tenter cette aventure. A Millau j’avais déjà aussi réalisé la course des templiers en 2012, un trail de 72 km avec du dénivelé. Alors pourquoi pas rajouter 28 km sur route ? Cela me paraissait réalisable.

Au lendemain de la Galop’Ain la préparation commence. Didier nous avait gentiment transmis un calendrier, il n’y avait plus qu’à s’y tenir, enfin presque ! Avec les vacances des uns et des autres, chacun s’entraine un peu de son côté. Pour ma part une petite 6000 D fin juillet sera la bienvenue dans le programme. Encore quelques longues sorties en début de mois et nous voilà prêts pour dérouler ces fameux 100 km.

Le jour J arrive avec un beau soleil, c’est une chance inouïe car 100 km sous la pluie je n’imaginais même pas !!! Après avoir marché derrière la fanfare pendant 1 km le départ est donné dans une ambiance sympathique. La team Millau de Mionnay se dissipe rapidement. Armand et Carole partent devant, moi je reste sur la même allure que Didier et Jean-Charles opte pour la technique Cyrano.

Je suis sur une allure de 10,5 environ, les km défilent, je suis bien, je passe les 20, 30 km en papotant avec d’autres coureurs, oui car c’est ça la longue distance c’est que l’on peut parler en courant !!!!

Je veille à bien m’alimenter et boire, je sais que c’est important et puis il y a des ravitos tous les 5 km, c’est plutôt sympa !!

Au 42ème à nouveau Millau. Je termine la première boucle en 4 h 30. Laurette et Catherine sont là pour nous encourager. Cela fait plaisir de les voir. Je change de maillot, petits massages des cuisses avant de repartir pour la seconde boucle plus longue et plus compliquée.

A l’approche des 50 km et du viaduc, la fatigue commence à se faire sentir. Didier n’est pas loin de moi, on se soutient moralement et on en profite pour se prendre en photo sous le viaduc !! Le paysage est magnifique. Ensuite on avance moins vite, les kms défilent plus lentement. Que j’ai trouvé long entre les 50 et 60 km !!! Heureusement on traverse plusieurs petits villages avec du public qui nous encourage.

Et puis une longue ligne droite avant la montée de Tiergues. Dans ma tête je pense « Il va falloir refaire cette route en sens inverse dans quelques heures et dans la nuit !! » Alors on s’isole avec notre musique pour se motiver et on avance.

Enfin le virage pour entamer la montée que l’on fait à pied bien évidemment. Elle est longue, on discute, on plaisante avec d’autres coureurs et cyclistes. Au sommet un ravito avant de commencer la descente sur Saint-Affrique. Une bonne petite soupe est la bienvenue. On voit Bruno qui attend Carole et puis on entame la descente. En effet, on croise Carole qui remonte. Elle a bien une heure d’avance sur nous !! Une petite tape dans la main et on continue notre course. Enfin Saint-Affrique !!! Quelle fut longue cette descente… On se pose un bon moment, on récupère nos sacs pour prendre la frontale, à nouveau on se change, on se restaure et nous voilà repartis pour affronter le retour vers Millau. Didier fait des calculs pour savoir à quelle heure on va arriver, moi je m’en moque !!!  le principal est de finir. Je comprends que le retour sera long car la nuit va arriver mais je suis bien, contente d’être à Millau, contente de faire cette course. On pense croiser Jean-Charles, mais non on ne le verra pas, il a dû arriver à Saint-Affrique alors qu’on en partait.

Alors oui le retour vers Millau fut long mais à aucun moment je n’ai eu de coup de « moins bien ». J’ai soutenu Didier dans ses moments un peu durs, la nuit étoilée était belle et nous aidait à avancer….La montée au viaduc éclairé…. le panneau 90 km…. Ouf plus que 10 Km !!!

Enfin l’arrivée à Millau et la délivrance de franchir le portail du parc de la Victoire. C’est en 13 h 32’ 19’’ que nous terminons en finisher cette magnifique course, main dans la main. Quel beau souvenir !!!!

Merci à toi Didier d’avoir été avec moi, merci au club de Mionnay pour vos messages et votre soutien, on se sent moins seul pour le coup sur une distance pareille…

Nathalie  

100kms! Après tout ce n’est que 28 de plus que la SainteLyon. C’est ce que je me suis dit quand les fondus de course de l’ASCM m’ont lancé ce défi un peu fou. Et je ne le regrette pas. C’était tout simplement une belle aventure et une belle course.

Je suis parti un peu dans l’inconnu ne sachant comment j’allais gérer une course de cette distance. J’avais comme plan de tester la méthode Cyrano (merci à Carole pour le conseil). En fait c’est une alternance de course et de marche, 9mn, 1mn. Ca permet de s’économiser pour aller loin. Et je vois pas mal de monde qui fait pareil. Bon, c’est vrai que dans les montées c’est alternance de marche et de marche… La partie marathon est plate, je la passe en 5h tranquille. Après ça commence à monter pas mal et il faut garder les forces. Il fait chaud mais ça va, les ravitos sont fréquents. Après le viaduc de Millau j’ai un petit coup de moins bien aux 50, les jambes commencent à être un peu dures. Je fais un stop massage St Georges et c’est reparti. Ensuite c’est la longues cote de Tiergues. On commence à voir les premiers qui reviennent… Je croise Carole quand je bascule de l’autre coté, en pleine forme. Elle est en train de faire un super temps. Dans la descente je cherche Didier et Nath mais on a du se croiser au ravito. Pause à Saint Affrique: 45mn. Et oui, il y avait un peu de monde au massage. C’est reparti. Je remonte Tiergues dans l’autre sens. Le coup de mou des 50kms est passé. Je marche vite dans la montée et dans la descente je ne fais plus Cyrano tellement je suis bien. Je le paierai un peu plus tard, les 10 derniers kms sont un peu plus durs à avaler.

Enfin les lumières sur Millau au loin, après le pont. On arrive. De la descente. Les jambes font mal mais le Parc de la Victoire est au bout. Je franchis les 100 bornes, les copains sont là, ils m’ont attendu. Super, on l’a fait, on est Centbornard. Je finis avec des images plein les yeux du paysage de Millau, l’ambiance exceptionnelle, et l’envie de recommencer l’année prochaine avec mes enfants …

Un message d’encouragement pour ceux qui pensent que c’est insurmontable. Je me suis mis à la course à pied en 2012, il y a 4 ans. Et à cette époque je ramais pour faire seulement 5kms… Vous voyez que c’est possible!!

 Jean-Charles

 

Les 100 km de Millau c’est 2 boucles, une première relativement plate de 42km qui longe le Tarn et retourne à Millau puis la seconde boucle Millau-Saint Affrique-Millau de  58km avec Deux grosses bosses (la montée sous la pont de Millau et celle de Tiergues. C’est surement une des courses que j’apprécie le plus pour deux raisons : la distance qui me convient bien, moins violent qu’un marathon, on court en endurance et on peut se permettre de contempler le paysage et discuter avec d’autres coureurs. La seconde raison est l’ambiance particulièrement sympa. Malgré la renommée des 100 km de Millau, les organisateurs tiennent à conserver le même esprit convivial et non commercial depuis 45 ans qu’existe cette course. A millau, pas de stands salomon, Nike, Garmin ou autres marques renommées dans le monde de la course. Il y a bien des stands mais de produits locaux : fromage, saucisson, vin, pâtisserie,…

Jour J, départ à 9h30 de tous les coureurs du gymnase de la victoire pour une marche dans Millau derrière la fanfare (et oui, il manquait plus que les majorettes) jusqu’à la ligne de départ. Départ que j’ai longtemps hésité à prendre à cause d’une douleur derrière la cuisse. Mais çà me démangeait trop et je n’ai pas résisté à l’envie de m’aligner au départ et de tenter l’aventure, on verra si ça tient ou non.

1Oh, les 1600 coureurs inscrits se lancent pour une longue et dure journée. Dès les premiers km, je comprends vite qu’il sera compliqué de faire la course dans sa totalité, la douleur à la cuisse est bien présente. Je suis avec Carole, on rejoint Bruno qui est en vélo au 6ème km. On est en compagnie d’un autre coureur avec qui on a fait connaissance et qui n’est autre que le cousin à Mathieu BASTAREAUD (rugbyman de l’équipe de France et de Toulon), en moins costaud.

Plus les km avancent et plus la douleur se fait persistante, je ne peux plus suivre Carole, Bruno et notre compagnon de course BASTAREAUD et serai contraint de m’arrêter au ravito du 30ème. Nathalie et Didier me rejoignent au ravito et je tente de repartir avec eux pour les accompagner. En vain, la douleur est trop forte et je serai contraint d’abandonner et de rentrer à Millau en navette.

Je vais arriver à Millau en même temps que Carole et Bruno, toujours accompagnés de BASTAREAUD qui repartent pour la seconde boucle. Juste le temps de les encourager et je rejoints Catherine et Laurette pour attendre nos trois autres coureurs à l’arrivée de la première boucle. Nathalie et Didier arrivent ensemble puis suivra Jean Charles, et c’est parti pour la seconde boucle direction Saint Affrique. En attendant leurs retours à Millau Catherine et Laurette partent marcher en direction du pont de Millau, moi, je ne peux presque plus marcher, je vais me reposer à l’hôtel.

Retour au gymnase de Millau avec Catherine et Laurette vers 20h afin d’encourager nos courageux Mionnaisans à l’arrivée. Et comme on ne veut pas se laisser abattre, direction la buvette pour un petit apéro.

Carole et Bruno arrivent les premiers dans un temps canon. Nathalie et Didier arrivent ensuite, ils ont couru toute la course ensemble pour se soutenir. Puis Jean Charles arrive, très régulier tout au long de la course, il a bien géré.

A noter que Didier nous a fait une petite Garvite (perte de connaissance) mais pas totale car il n’a pas été perfusé. Il restera quelques temps sous la tente de l’infirmerie pour récupérer.

La journée resto du lendemain était également très attendu. Catherine et Laurette ont eu  la bonne idée de réserver une table pour manger des spécialités locales (Aligot, saucisse, ..). Si certains n’ont pas pu finir leurs assiettes copieuses, moi je n’ai pas abandonné cette fois.

Armand

Hey, les 100 km de Millau  en 2015 ça vous dit ? Moi je pars pour ça……trop tard, elle l’a dit……..Et bien  ça n’aura pas été pour 2015 mais pour 2016.

L’équipe de départ a changé. Jean-Pierre en moins, Nathalie et Jean-Charles en plus. Armand, Didier  et  moi-même restant  sur l’épreuve. Je demande aussi à  mon mari  de me suivre à vélo.  Je lui vends le super WE, ou on va partager une belle épreuve ensemble, ce serait cool…. S’il te plait…..dit oui….. C’est bon, il accepte.YESSSSSS

Fin juillet, La 6000D en entrainement   65 km de Trail et 3500m de D+: Que dire…..catastrophique. Trop lourde, trop peu d’entrainement et un abandon après  20 km de côte car je suis en souffrance sur tous les plans.  La course déclic.

 Conclusion : Il y a du travail  pour Millau !!!!

Je passe en mode Warrior  et me voilà partie à manger les séances de CAP ( au lieu de manger tout court ), alternant du foncier et du foncier, de la côte et  du plat. 5 à 6  sorties par semaine avec au total  100km environ/S. Le poids de forme revient.  S-3, grosse sortie de 31km avec  900  de D+,  3h15 de bonheur. Elle fait du bien mentalement.  Verdict : Je suis prête, j’ai bien bossé.  Bruno a fait aussi quelques sorties vélo  afin de pouvoir  tenir le coup. Il n’a pas l’air confiant depuis qu’il a vu le parcours et qu’il a lu quelques commentaires de suiveurs sur internet. Il espère  une défaillance de ma part avant la course. Me parle de poupée vaudou … zut, je crois qu’il a eu Armand……

2 semaines maintenant pour peaufiner la stratégie et  la gestion de cette course avec mon suiveur de mari. C’est un peu l’inconnu mais ne pas partir sur cette épreuve sans  rien avoir  en tête !!  Dernière semaine, JE N’EN PEUX PLUS D’ATTENDRE, LÂCHEZ MOI !!!!!!

Les sacs sont prêts, je crois ne rien avoir oublié. Let’s go. Nous partons pour Millau vendredi matin avec Laurette et Didier. Armand, Nathalie, Jean-Charles et Catherine partiront en début d’après-midi. Nous sommes impatients d’en découdre avec cette course. Nous allons retirer les dossards au parc de la Victoire. C’est  un   moment toujours particulier ou  s’entremêlent les sentiments : l’excitation, la peur, l’envie, l’impatience, la joie.

Samedi matin,  tenue revêtue, petit dej avalé, nous partons pour le parc. Il est là ce moment  tant attendu. 9H30, nous marchons parmi les 2000 personnes présentes derrière la fanfare. Nous sommes tous les 5, côte à côte, heureux. Bruno est déjà en place au KM 6.

10h….Les chevaux sont lâchés.

1er semi : Ça  va moins  vite que prévu  car il y a bcp de monde. Je tente de me frayer un chemin  mais  je ne m’appelle pas Didier, expert en la matière.  Ils sont ou d’ailleurs mes copains ?, je vois juste  Armand à mes côtés ….. Petit coup d’œil aux alentours…… et qui je vois là-bas sur le trottoir, débouler  comme un fou furieux ?  Mon Didier et Nath qui lui emboite le pas. POUSSEZ-VOUS, PARDON, POUSSEZ-VOUS, je vais les rejoindre car c’est vraiment une super idée. Il n’y a personne donc je vais pouvoir avancer un peu plus vite. Gros sourire de Didier quand je me mets à sa hauteur, « ZUT, Tu m’as vu ? » J ben oui Didier….Tu ne crois pas que j’ai oublié notre challenge  tout de même…..

Enfin la 4 voies. Cette fois ci, on avance. Le rythme est posé : 10.6km/H. Il fait beau, je suis bien et confiante (il vaut mieux au 4eme km !!)  Je rencontre Leonard Bastareaud, cousin du rugbyman qui joue en équipe de France. Même rythme, même stratégie de course. Nous allons courir ensemble jusqu’au 60eme.  Au 6eme km, Je récupère Bruno. Et c’est partie pour notre périple. C’est bon, il est à côté de moi.

Armand arrive aussi. Nous sommes donc 4, puis 3 (Armand, tu es ou ?), puis 4 (Ah…. tu es là) puis 3……( ARMAND ?????? ) et plus que 3.  Armand ne tiendra pas le rythme à cause de sa douleur à la cuisse. Il a fait le yoyo pendant 20KM mais là, c’est fini L.

Nous nous arrêtons rapidement à chaque ravitos. Les vélos ne pouvant s’approcher, Bruno me passe commande un peu avant et je prends  quelques sandwichs, pâtes de fruit et boissons pour nous 2.  Je repars et lui me rejoint ensuite. Ça fonctionne bien, nous ne perdons pas de temps.

2eme semi sur l’autre rive du Tarn. Nous arrivons sur ce qu’ils appellent les montagnes russes.  Rencontre avec un copain de Léonard, JESUS, qui va faire son 200eme marathon très prochainement. Nous tenons un rythme très régulier malgré les petites côtes. Moyenne : 10.6 KM/H. Ça ne bouge pas d’un poil. Nous sommes aux anges. Une suiveuse à vélo nous mets de la musique, les gens discutent beaucoup entre eux. On se répète pour la énième fois qu’on est bien, qu’il fait beau, que c’est le pied de courir ici et puis d’un coup…..retour à Millau, le marathon est terminé en 04h06. Je n’ ai pas vu passer ces 4h.

Ce que je retiens de cette première  partie : La petite phrase que lâche Bruno pendant cette étape : ‘’ Si on renouvelle l’expérience, il faut que je m’achète un autre vélo et j’ai repéré un système pour porter des bidons qui me semble bien’’  Il apprécie aussi d’être là J c’est bien.

 Millau, ici Millau, 5 mn d’arrêt. Leonard retrouve sa femme.  J’aperçois Laurette et Catherine à l’entrée du parc. Grand sourire. Nos  supportrices sont là, prêtes  pour l’arrivée de Didier et  JC avec le change. Massage rapide des cuisses et mollets et nous repartons.  C’est la forme mais il  commence à faire chaud et je n’aime pas.

du 47au 50eme,   nous montons la première côte  en marchant rapidement. Nous passons sous le majestueux Viaduc.  Souriez, vous êtes pris en photo avec le viaduc en  fond. Dommage, je ne suis pas avec Bruno car il est un peu derrière  moi à monter la côte à côté du vélo. Tant pis,  mais je veux qu’il soit  avec moi sur la photo la plus importante de la course : le finish. Une descente, c’est  chouette, j’aime bien…..NON, C’EST PAS POSSIBLE !!!!!! une douleur au genou droit qui me fait penser à ma tendinite de 2012. La fameuse TFL. Pas de panique, surtout pas de panique, il ne reste que ……50km de course L.  Je vais changer ma foulée en rasant un peu plus le sol. Ce n’est pas pire. Ça tient… on verra mais j’ai peur. Premier coup au moral.

53 à 60 km : il fait très chaud, nous attaquons le fameux faux plat de 7KM.  Je bois régulièrement, j’ai mon bout de chiffon qui sert à me rafraichir le visage. Il y a du vent, que j’apprécie au début, puis bcp moins après ma réflexion : Il est de face et c’est pas cool car je suis en faux plat quand même. 2nd coup au moral…. Leonard n’arrête pas de parler, il me saoule à ce moment-là. Je pars vers Bruno et lui dit : C’est dur là. Je vais m’isoler car c’est compliqué.  Rien qu’à ma tête, il l’avait deviné. Je  mets  mon casque et écoute de la musique. J’apprécie. Nous arrivons enfin au  60eme. Ravito avant THE montée de TIERGUES. Celle dont tout le monde parle. J’ai pris un peu plus de temps que Leonard au ravito et du coup, notre chemin commun prendra fin ici. Il repart avant moi. 200M avant la montée, je croise enfin le premier de la course. Je l’applaudie et l’encourage. Il est fort le mec… Il passe avec son grand sourire. Même pas mal…. Alors que moi, j’ai les articulations des genoux en feu, le tendon qui me taquine, les cuisses qui chauffent…… On n’est vraiment pas tous égaux…

La montée me repose. Je grimpe vite. Un coureur va même me demander conseil pour avancer. Il me suit et à l’air satisfait de la méthode. En arrivant là-haut, petite surprise en entendant un Bravo Carole !!!    Comment ça !!!!!! Analyse de la situation en 2 secondes….C’est un monsieur qui a en sa possession la liste des coureurs et qui les encourage un à un. C’est agréable J

Bruno qui m’a bien suivi sur cette partie me dit qu’il va m’attendre au ravito du 65eme pour se reposer. La redescente est raide et donc, la remontée le serait aussi. OK Je  pars seule.  Je me fais la réflexion à ce moment-là comme quoi je n’ai croisé que peu de masculin et surtout, aucune féminine. A mi descente, en voilà 2 qui arrivent.  Puis 10 mn après, en voilà 3 autres et enfin en arrivant au panneau ST Affrique, j’en croise encore une. Donc, 6 au total. Plus quelques-unes  certainement au ravito. Réflexion : Je dois pas être trop mal placée ( le classement me place 12eme et 202 au général mais je ne le sais pas ) Belle longue descente, comme une fusée à  9-10 de moyenne.  OUAHHHHH !!!!!! j’ai tout déchiré !!!!  , c’est nul oui. Je me remémore mes réflexions en voyant les films sur youtube. Les gens  ne pouvaient plus accélérer, plus avancer en descente. Ils étaient bloqués a 9km/h . « Ca je sais faire donc j’irai  forcément  plus vite que ce qu’ils annoncent. 11-12km/h c’est bon pour cette partie »  Tu parles COMBE….prend  ça dans la figure. Tu es comme les autres et puis c’est tout.

St Affrique, ici St Affrique, 5 mn d’arrêt. Rebelote, massage des cuisses et des mollets et en avant Guingamp. Je remonte d’un pas décidé. Je suis sur le retour, c’est bon pour le mental. Il ne reste que  29km.

 La remontée va   me permettre de lires les messages reçus. A mi-chemin, Je rencontre Nath et Didier qui descendent. Je suis contente de les voir. Nath à l’ai très bien. Didier n’a pas la tête des grands jours. Je me dis qu’ensemble, ils finiront donc je suis confiante.  On lâche rien, on sera Centbornards ce soir.  Je continue sur mon téléphone et puis  peux être 20 mn après (j’ai perdu la notion du temps en fait) une main sur ma manche de teeshirt, C’est JC  qui descend lui aussi. Il est seul mais  il a le sourire et des étoiles pleins les yeux. Je crois qu’il kiff et surkiff cette course.  Il ira au bout, j’en suis certaine. Bon, les potes sont passés. C’est bien.  On rentre maintenant.  Je récupère Bruno qui  s’est bien reposé et s’est bien ravitaillé. Tu en as laissé aux autres au moins ? Descente tranquille…. Ravito, descente en faux plat….ravito . Je prends plus de temps car je suis fatiguée. Mais je cours, je cours. Bruno me donne le rythme à côté, me demande de boire, de m’alimenter régulièrement. Je perds quelques places  mais j’en rattrape aussi  et puis en fait, je m’en fou. Tout ce que je veux c’est arriver donc  j’avance. Gros coup de mou avec ma montre qui m’indique 1km de plus que la réalité. Ce qui, à ce moment-là de la course, est un drame car j’ai vraiment envie d’en finir. Montée du Viaduc, km 90, je marche dans la côte, dans le noir. Plus qu’un Tanguy me dit Bruno. La meneuse d’allure 11h30 me passe. Je m’en fou,……………… pas, non, je ne peux pas lâcher donc je cours. Les derniers km passent un à un.  Plus que 4 KM, plus qu’un tour de biquettes me dit Bruno. 3,2,1. Je dis à Bruno, Part vite devant maintenant .  Tu poses le vélo et on termine ensemble en courant pour la photo. Il est toujours à côté de moi au 500M et me dis avec un sourire, tu sais, j’ai pas besoin d’aller vite car TU ne vas pas très vite en courant donc j’ai le temps J OK, OK. Je me suis enflammée sur mon allure. J’arrive au parc de la victoire et je remonte cette allée. Ca y est, Je l’ai fait. Nous l’avons fait.  Nous passons la borne des 100KM en 11h32m et 11s. J’aperçois Laurette,  Armand, Catherine, contents de nous voir. J’approche du speaker et comme d’habitude,  les larmes me montent aux yeux. Je suis fatiguée, mais tellement heureuse d’avoir  pu faire ces 100KM sans trop de souci. Je me sens telle une championne du monde. Il m’annonce 15eme féminine et 213eme au général.  C’est le bonheur. Nath et Didier arrivent , puis JC. Les  boucles  sont bouclées.  FABULEUX

Ce que je retiens de cette course : Le plaisir que j’ai pu prendre sur ce beau parcours exigent.  Le regard plein de fierté que me porte  Bruno en franchissant la ligne d’arrivée.  Le sourire de Jean-Charles et ses yeux pleins d’étoiles.  La sérénité, le  calme de Nathalie.  La fougue et  le courage de Didier.  Le sourire d’Armand malgré sa blessure et son abandon. Les sourires, les encouragements  de toutes et tous  durant l’épreuve.  La fierté de chacun en passant le panneau 100KM.

Maintenant, Je suis  Centbornarde  les mecs !!! .  Les  24h de la Valbonne, ça vous dit ? Moi je pars pour ça …. Trop tard, elle l’a dit ………

Merci encore pour vos encouragements.

Carole

2 réflexions sur « LES 5 des 100 km de MILLAU »

  1. Bravo à vous 5.
    Super vos témoignages.
    Je ne m’imagine pas, une minute, sur une telle épreuve.
    Que d’efforts aussi bien pour la prépa que pour la course.
    Je vous félicite pour votre enthousiasme , votre travail.
    Reposez vous, maintenant ava
    nt de repartir … pour un 24 h00 ?
    En fait, ça s’arrête ou ???

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