Ce weekend il y avait le choix des épreuves sportives :
Soit « courir pour elles », mais on n’a pas voulu me donner de dossard pour une sombre histoire de parité que je n’ai pas comprise, 5 filles représentaient Mionnay.
Soit faire les 24H de l’INSA, mais même si je l’avais prévu en début de saison, je n’étais pas prêt à faire du très long. Dommage, d’après les résultats il y avait de quoi faire une perf. On remet ça l’an prochain, j’espère ne pas y aller tout seul 😉
Finalement je me suis rabattu sur le triathlon de Bourg-en-Bresse …
Faire du triathlon ? La faute à Franck et Thierry qui me tannaient depuis 2-3 ans à monter sur cette épreuve. « Mais je ne suis pas bon à la nage » que je leur disais, « pas grave ça viendra, puis le vélo et la course ça va t’es pas trop nul ». Bon Ok pour 2014, l’année de mes 50 ans, nouveau challenge je m’attaque au tri ! Je m’inscris donc au team EFS Rhône-Alpes triathlon et j’obtiens ainsi ma première licence sportive : FFTRI qui plus est. Reste à apprendre à nager … ou presque, 15 ans que je n’étais pas allé à la piscine.
Premières séances de natation, en piscine, j’ai toujours ma bouée canard et mes brassards, ça va être dur. Non en fait j’y prends rapidement goût et j’enchaîne les longues séances 2000 à 3000 m, fractionnés compris. Comme pour la course à pied ou le vélo, l’endurance ça va, la vélocité beaucoup moins, je me fais doubler tout le temps, à la première compétition ça risque d’être chaud !
Et justement ce dimanche c’est mon baptême du feu au triathlon de Bourg-en-Bresse, plan d’eau et parc de Bouvent. Au programme une distance M (1500 m de nage, 40 km de vélo et 10 km de course à pied). Il y a du beau monde, l’épreuve étant qualificative pour les championnats de France. Avant le départ le juge arbitre rappelle toutes les consignes (il y a pas mal de règles à respecter en triathlon sous peine d’avertissement, pénalité, voire de disqualification), mais rappelle que si on est là c’est qu’on n’est pas des débutants. Euh, si moi m’sieur ! Bref sur les 460 engagés je fais un peu pâle figure surtout avant le passage à la machine à laver !
La machine à laver, c’est le doux nom qui est donné au départ de l’épreuve quand quelques centaines de nageurs s’élancent et se retrouvent dans quelques mètres carrés d’eau, ça frotte, ça bouscule voire cogne gentiment, quelques-uns boivent la tasse. Le plus impressionnant peut-être, c’est le bruit, une vraie machine à laver je vous dis. Donc pour mon départ je partirai prudemment de derrière, pas la peine de me faire submerger par une nuée de nageurs de toute façon plus rapides.
Avant le départ je prends le temps de faire trempette pour m’habituer à la température de l’eau, ça va elle est bonne 17-18° et en plus avec la combinaison c’est impeccable. Par contre j’aurais du faire quelques mouvements de nage ! En effet au coup de départ je ne suis pas chaud, je sprinte comme les autres et une fois dans l’eau, plus de souffle, je suffoque, je n’arrive pas à nager, même pas la brasse ! La combinaison qui comprime le torse est un handicap, le cœur bat vite et fort, je panique, il faut que je me calme. Je fais quelques dizaines de mètres en dos, ma nage de prédilection, histoire d’avoir la tête hors de l’eau et de reprendre mon souffle. C’est enfin parti, j’enchaine le crawl en 2 temps (respiration toujours du même côté) mais j’ai perdu 5 bonnes minutes à démarrer. Il ne reste guère que 4-5 nageurs avec moi. Surtout ne pas s’affoler et ne pas faire l’erreur de tout donner pour remonter le groupe qui s’éloigne, car il y a encore une suite au programme. Au bout de 1500 m donc je sors de l’eau dans les derniers ! Même si c’était un peu prévu au départ, il est dur l’apprentissage ! Mais heureusement à la sortie de l’eau Josette est là qui m’encourage, « tu vas te refaire en vélo ! » Michel et Valentin sont présents aussi, ils accompagnent Vincent le frère, tandis que Laurette tire le portrait de toute cette fine équipe.
Autre nouveauté pour moi, les transitions, c’est à dire le moment où l’on change de sport. Là aussi il faut de la technique et éviter de perdre du temps, ces phases là sont chronométrées aussi, et je m’aperçois que je n’ai pas été très efficace. C’est à travailler car c’est tout un art.
Le vélo ? Alors là c’est relativement simple, on part à fond, on accélère et on termine en sprint ! Enfin presque, car pendant les premiers hectomètres on fait tourner un peu les jambes et on en profite pour se nourrir et s’hydrater pour récupérer l’énergie perdue à la natation. Ensuite oui c’est vrai c’est à fond à fond, avec la fameuse position triathlon la tête dans le guidon et les bras sur les prolongateurs. On fait aussi confiance aux bénévoles quand on croise une autre route à 40 km/h sans marquer le stop et on essaie de ne pas perdre trop de temps dans les montées casse-pattes.
Retour au parc à vélo, j’ai limité les dégâts, au contraire même j’ai doublé plusieurs concurrents et je suis pile dans ma vitesse fixée initialement à 30 km/h de moyenne. Ça va, les jambes ne sont pas trop lourdes, on va pouvoir passer sereinement à la course à pied.
Nouvelle transition que je trouve plus dure, mais c’est vrai que courir plusieurs dizaines de mètres dans le parc à vélo avec des chaussures de vélo ce n’est pas simple, beaucoup sont pieds nus, c’est noté.
Au programme de la course à pied 10 bornes, soit 4 tours de 2,5 km autour de l’étang. Quand je rentre dans la boucle les premiers concurrents sont déjà arrivés ! Mais baste, il y a encore plein de coureurs dans la boucle. J’en double dès les premières foulées, sont-ils dans le même tour ou ont-ils 3 tours d’avance ? Aucune idée, en tout cas c’est bon pour le moral. Ça court, toujours sous les encouragements à chaque tour de la famille Valfort et de Laurette, ainsi que de Thierry dans les 2 derniers tours car il en a terminé depuis un petit moment ! Dernière boucle, il y a encore des coureurs devant et derrière, ça va je ne serai pas le dernier et je termine au final mes 10 km en moins de 48′. Je passe la ligne d’arrivée en 2h51′ et prend la 400ème place sur les 452 classés, dure réalité des chiffres!
A l’arrivée je croise Thomas Dussauge, qui réalise une belle perf pour son premier tri également. Vincent Valfort lui termine en haut du classement. Côté Mionnezans Thierry a fait un parcours vélo ultra rapide et Franck reste régulier et performant sur les 3 épreuves ce qui leur permet de se classer respectivement 164 et 293ème.
Que retenir de ce baptême du feu ? Déjà que pour être performant sur un triathlon il ne faut pas être trop vieux, ça c’est clair. Si à la course à pied seule et encore plus au vélo l’âge n’est pas encore pas trop pénalisant, sur ce genre d’épreuve combinée ça se paye. Il y a une très grande majorité de seniors, et les vétérans terminent plutôt dans le bas du classement. Pour donner une idée les meilleurs courent le 10 bornes en 32’. Pour le vélo il faut travailler la puissance, ce n’est pas de la montagne ou de la randonnée au long court, c’est du sprint long, il faut des grosses cuisses et un gros cœur pour amener de gros développements.
Quant à la course à pied, le fond et l’expérience acquis à l’ASCM me permettent de remonter des places au classement et de ne pas finir carbonisé ! C’est le petit plus qui équilibre le tout.
Dernière remarque seuls 4 concurrents ne finissent pas. J’en ai croisé 3 en vélo qui avaient crevé, ils sont sûrement dans le lot. La crevaison est l’ennemi de ce genre d’épreuve surtout quand le revêtement est de piètre qualité comme c’était le cas ici, pas le temps de réparer, c’est foutu de toute façon. 2 disqualifiés également, sinon tout le monde va au bout.
J’étais venu pour apprendre et pointer les axes d’améliorations, donc je ne suis pas déçu : il va falloir travailler la nage (surtout la glisse) et le départ, ainsi que les transitions. Une bonne expérience en tout cas par une belle journée et un rendez-vous très familial, les enfants couraient le matin. A quand un team triathlon 100% made in Mionnay ? A au fait, ça y est … je suis triathlète !
Didier P.